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Retraite : à quel âge pourrez-vous partir ?

Le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de la durée de cotisation se fera de manière progressive. Les personnes nées à partir de septembre 1961 seront les premières concernées. Âge légal, durée de cotisation : qui pourra partir et quand ?


Par Krystèle Tachdjian


Publié dans Les Echos le 11 janvier 2023


La messe est dite. Comme pressenti depuis plusieurs jours, c'est finalement l'option d'un report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans , avec une accélération de l'allongement de la durée de cotisation qui a été retenue par le gouvernement. L'âge à partir duquel il sera possible de partir à la retraite sera progressivement relevé, dès le 1er septembre 2023, pour atteindre 64 ans en 2030, au lieu de 62 ans actuellement. Pour y parvenir, il faudra donc travailler 3 mois de plus par année de naissance, et non pas 4 mois, comme le prévoyait initialement le programme de campagne d'Emmanuel Macron.


Ce report de l'âge de départ se combinera avec un allongement de la durée de cotisation, à une cadence plus soutenue que celle prévue par la réforme Touraine de 2014, entrée en vigueur en 2020. Cette loi avait déjà commencé à allonger la durée de cotisation d'un trimestre tous les 3 ans, à partir de la génération née en 1958. Le gouvernement change à présent de braquet en imposant un trimestre de cotisation supplémentaire, tous les ans.

Pour bénéficier de sa retraite à taux plein, il faudra dès 2027, avoir cotisé pendant 43 ans (172 trimestres). Le taux plein restera acquis à l'âge de 67 ans, indépendamment du nombre de trimestres de cotisation. Concrètement quelles seront les premières générations concernées par ce projet ? Quel sera l'impact, selon que vous êtes nés en 1961 ou plus tard ?


· Génération née en 1961 : 62 ans et 3 mois


La première génération concernée par la réforme est celle qui est née à partir du 1er septembre 1961. Elle devra justifier d'un trimestre de travail en plus pour pouvoir prétendre à la retraite (62 ans et 3 mois), et d'un trimestre de cotisation d'assurance supplémentaire pour l'obtention du taux plein (169 trimestres).


« Concernant l'âge légal de départ, si vous êtes la première génération concernée (celle née fin 1961), votre âge légal ne sera décalé que de 3 mois. Si vous êtes nés en 1964, alors il vous faudra travailler un an de plus, et ainsi de suite. La première génération qui devra réellement partir à 64 ans c'est celle née à partir de 1968 », résume Thomas Fratacci, responsable solutions digitales chez Sapiendo Retraite.


Exemple : Gérard, né le 1er octobre 1961, verra son âge légal augmenter de 3 mois. Il pourra faire valoir ses droits à 62 ans et 3 mois, soit à partir du 1er janvier 2024. Sa durée d'assurance requise pour bénéficier d'une pension à taux plein augmentera aussi d'un trimestre. Il devra disposer de 169 trimestres (soit 42 ans et 3 mois d'activité), au lieu de 168 trimestres (soit 42 ans d'activité) aujourd'hui.


· Génération 1962-1967 : avant 64 ans


Les personnes qui sont nées entre 1962 et 1967 pourront partir à la retraite respectivement entre 62 ans et 6 mois, et 63 ans et 9 mois.


L'accélération de la réforme Touraine augmentera de facto leur âge de départ à taux plein, c'est-à-dire celui auquel ils auront validé tous les trimestres requis pour toucher une retraite sans décote.


Exemple : Joséphine, née le 1 er mars 1965 pourra demander sa retraite à partir de 63 ans et 1 trimestre. Elle devra par ailleurs cotiser 43 ans pour obtenir le taux plein.

· Génération 1968-1972 : 64 ans et des trimestres en plus

Les actifs nés entre 1968 et 1972 seront les premiers concernés par le départ à la retraite à 64 ans. Pour bénéficier d'une pension à taux plein, ils devront en outre s'acquitter de 172 trimestres de cotisation.


· Nés à partir de 1973 : 64 ans


Pour ceux qui sont nés à partir de 1973, c'est-à-dire qui ont moins de 50 ans, c'est l'âge légal à 64 ans qui s'appliquera pour pouvoir partir à la retraite. En vertu de la réforme Touraine, ils devaient déjà s'acquitter de 43 ans de cotisation pour bénéficier du taux plein. Ils ne seront donc pas pénalisés par l'accélération de l'allongement de la durée de cotisation prévue dans la nouvelle réforme.


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